Théâtre

Marc Feld et les arts de la scène

Marc Feld est également metteur en scène, auteur, réalisateur et magicien.

Ces autres arts, pratiqués dans une transversalité réjouissante et fructueuse, viennent nourrir en permanence sa pratique de la peinture.
Animé par le désir de tisser des liens entre différentes disciplines, et de favoriser les rencontres et les croisements multiples : (arts, sciences, philosophie, littérature), il crée en 1994 une compagnie de théâtre : LE THEATRE DU MARAUDEUR avec l’intention forte d’engager une réflexion plastique et poétique autour de l’espace, du temps, des langages et de la représentation.

Écrivains, plasticiens, danseurs, poètes, comédiens, philosophes marionnettistes, scientifiques, musiciens, magiciens, circassiens, photographes, cinéastes ont accompagné par leurs présences et leurs regards singuliers la plupart des spectacles inventés par Marc Feld.

En tant que metteur en scène et auteur, il a créé une vingtaine de spectacles en France et à l’étranger, notamment au festival d’automne à Paris, au théâtre National de Chaillot, au théâtre du Rond-point, au théâtre Vidy-Lausanne, Espace théâtral, européen, à la Maison de la Poésie à Paris, à l’Espace Jean Legendre – Théâtre de Compiègne où il a été artiste en résidence de 2008 à 2013.

Depuis 2014, il est également directeur artistique du 106, à Margny-lès-Compiègne, lieu d’art nomade dédié aux écritures contemporaines. / Page Facebook du 106 >

 

Table d'Hôte (moi d'un doute)

Conception et mise en scène : Marc Feld
Ecritures culinaire, philosophique et magique : Laurent Maire, Pierre Cleitman, Marc Feld
Musique originale : Pierre Cleitman
Lumières : Virginie Watrinet
Collaboration Magique : Abdul Alafrez
Conception et construction, accessoires magiques : Abdul Alafrez, Olivier de Logivière

Avec
Laurent Maire : cuisinier
Pierre Cleitman : Philosophe, comédien, accordéoniste
Marc Feld : magicien, comédien

 

Magie, philosophie & gastronomie

L’ordre et la préséance entre ces trois disciplines n’ont pas réellement d’importance tant les ponts sont multiples.
Tout mangeur alimente son organisme avec lequel il pense, à moins que la magie vienne métamorphoser la donne, à moins que cela ne soit qu’illusion et qu’un ingrédient cuisiné soit déjà une forme de magie ? Car, à travers ce spectacle, il s’agit bien ici de penser le fait alimentaire, de cuisiner les mots et les denrées pour les rendre délectables ou les faire disparaitre pour mieux réapparaitre… C’est selon.
Sur scène un chassé croisé ludique, complémentaire, chacun amenant sa part à la transformation.
Une complicité transversale qui permet également au public d’être tantôt acteur, parfois cuisinier mais toujours penseur.
Les matières spirituelles en s’entrechoquant aux matières culinaires formeront elles une soupe délicate ?
Comme par magie !
Peut-être qu’à force de malaxer notre pensée, de triturer la détrempe, d’écumer le bouillon, d’apprêter les réflexions, l’ultime confection abracadabrante finira-t-elle par apparaitre ?
Un magicien, un philosophe, un cuisinier et quelques membres du public ne seront pas de trop pour improviser une recette extravagante où rebondissements et interactivité seront de mise.
A la suite du spectacle, le résultat final (nourriture spirituelle et magique ?) pourra être proposé à travers une dégustation conviviale pour démontrer que le fait alimentaire entre volontiers en résonance avec d’autres formes artistiques et va bien au-delà de la simple satisfaction d’un besoin physiologique.

 


Production : ACSV-Théâtre du Maraudeur
Co-production : Théâtre ABC – La Chaux de Fonds
Avec le soutien de la DRAC Picardie-Ministère de la Culture et de la Communication, Le Conseil Régional de Picardie, Le Conseil Général de l’Oise et la ville de Margny-lès-Compiègne.


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Au plaisir des jouets

Création au Théâtre National de Chaillot décembre 2010
D’après le livre AU PLAISIR DES JOUETS de Claude Duneton (ed : Hoëbeke 2005)

Conception et mise en scène : Marc Feld
Décor : Jean Marc Stéhlé et Arielle Chanty
Adaptation-texte : Marc Feld et Claude Duneton
Ecriture images : Jean-Jacques Nguyen et Marc Feld
Musique originale : Jean-Christophe Feldhandler
Création lumière : Denis Monmarché
Accessoires et costumes : Arielle Chanty
Accessoiriste-automatier : Olivier de Logivière

Assistante enfants : Nathalie Topalov
Avec la participation du service accessoires du Théâtre National de Chaillot 


Avec
Jean Lescot : Comédien
Jean-Christophe Feldhandler : musicien
Et deux enfants en alternance : 
Alice Amoroso, Tristan Calas, Claudie Cuveillier, Marin Orcand-Tourres, Noémie Henry


 » J’ai eu un train ! Pas électrique, certes, mais la locomotive était dotée d’une clef à ailettes, et tirait quelques wagons sur des rails montés en cercle sur le plancher. Comme c’est étrange ! Et comme ces objets se sont parfaitement effacés de mon souvenir rural jusqu’à ce que je les rappelle à moi par force, à l’examen des catalogues anciens ! Au fond, je suis un peu le fils de mes jouets.  » Claude Duneton)

Grand spécialiste de la langue française et grand érudit, traducteur, auteur de nombreux ouvrages, chroniqueur littéraire depuis de longues années, Claude Duneton a écrit un livre magnifique et merveilleux sur les jouets : AU PLAISIR DES JOUETS. 
Dans ce livre, Claude Duneton nous raconte la fabrication des jouets, du 19e siècle à aujourd’hui ; leurs histoires ; les rapports à la fois inquiétants et troublants qu’ils entretiennent avec le passé, le présent, les sciences, l’imaginaire, la politique, la mode et l’éphémère…

 

Boite à jouer

C’est un spectacle sans rapport frontal, où les spectateurs sont assis autour de tables, avec des jouets à portée de main; par moment un train, entre l’objet de foire et le jouet, tourne au-dessus de leurs têtes. Des écrans transmettent des images: catalogues de jouets, archives, lieux d’enfance de l’auteur, Claude Duneton, comme autant de “présences-absences” qui accompagnent son texte, porté par l’acteur Jean Lescot. Deux enfants et un musicien avec « piano préparé », instruments, jouets et percussions entrent dans la danse; un dialogue s’invente. Sur les chaises, personne ne voit et ne ressent tout à fait la même chose : le champ de vision change d’une place à l’autre, les événements et les émotions interviennent avec une part d’aléatoire. Et cela sent le chocolat ! De plus en plus fort, minute après minute : le cacao est aussi l’un des acteurs du spectacle. Dans La Ferme du Garet, Marc Feld avait déjà composé, avec Jean-Marc Stehlé, un dispositif et un climat où tout était commun et différent pour chaque spectateur venu partager les souvenirs d’enfance de Raymond Depardon. Dans Au plaisir des jouets, le dispositif utilise le même principe et le même schéma – tables, chaises, écrans – mais se met au service d’un autre univers, celui des jouets. Partant du livre album de Duneton, il a créé une boîte à jouer et à déjouer.
Gilles Costaz

« Tout le monde a eu des jouets dans son enfance. Quelles que soient la qualité ou l’abondance des jouets, chacun d’entre nous s’en souvient avec un peu de nostalgie, de sorte que la vue de jouets anciens ne laisse personne indifférent, au contraire. Les catalogues de jouets ont attisé les rêves de générations d’enfants depuis leur apparition, au milieu du XIX e siècle. À toutes les époques, ils sont merveilleusement beaux. Souvent peints à la main à leur début, les catalogues présentaient des jouets précieux, destinés à une clientèle aisée ; le développement des grands magasins, Le Printemps, Le Louvre, et autres, les popularisa. Les diffuseurs commerciaux firent dès lors appel à des artistes de renom, tels Cassandre, Hergé ou Edgard P. Jacobs, pour dessiner les couvertures, faisant d’eux les reflets du style décoratif de leur temps. 
Les souvenirs surgissent en regardant ces catalogues : Le Mécano « facile et instructif », les poupées Peynet, plus tard Barbie « Top modèle », le circuit 24 ou les panoplies de Thierry la Fronde et sa compagne Isabelle… 
Ils racontent à leur manière des pans entiers de notre histoire en miniature ; optimistes lorsqu’il s’agit de la conquête des pôles ou l’arrivée du cinéma américain, tragiques durant la guerre de 14-18, où les fabricants proposent des tranchées réduites à l’échelle des soldats de plomb. »
Claude Duneton

 


Production : ACSV-Théâtre du Maraudeur
Coproduction : Espace jean Legendre-Théâtre de Compiègne, 
Théâtre National de Chaillot

Avec le soutien du Ministère de la Culture et de la communication – DRAC-PICARDIE, du Conseil Régional de Picardie, du Conseil Général de l’Oise et de la ville de Compiègne.


Interview Gilles Costaz >

 

L'homme qui penche

Création au Théâtre Vidy Lausanne ETE novembre 2008
D’après le livre L’HOMME QUI PENCHE de Thierry Metz éditions Pleine page 1996

Mise en scène et adaptation : Marc Feld
Scénographie et conception images : Jean-Jacques Nguyen et Marc Feld
Musique originale : Jean-Jacques Franchin
Lumière : Denis Monmarché

Avec
Sylvain Thirolle : comédien
Jean-Jacques Franchin : musicien

«  ici, je me dois de parler de l’alcool. Avec le risque d’y revenir. Pas un traité ni une parabole, je ne sais pas faire ça, je laisse ce travail aux abstinents ou à la raison pure. J’essaye, à ma manière et plus simplement, de faire entrer l’homme que je suis devenu dans la maison de la rencontre et de la réparation. Si ce n’est pas lui tout entier, au moins ses mains et son visage. Tout n’entrera pas. » 
(T.Metz L’homme qu penche)

 

Entre le regard et la main
De l’infime à l’infini

L’HOMME QUI PENCHE, résulte de deux séjours volontaires effectués par Thierry Metz, dans un hôpital psychiatrique près de Bordeaux pour une cure de désintoxication. Deux ultimes tentatives pour se redresser quelques semaines avant de cesser d’écrire.
Le livre est né de la proposition de Didier Périz, l’éditeur de Thierry Metz à Bordeaux : «Thierry avait des problèmes d’alcoolisme depuis très longtemps ce qui l’a conduit à certains moments dans des centres de désintoxication. Moi je lui ai proposé d’écrire un texte sur l’alcool, Il a été très séduit par la proposition…Quelques semaines après qu’on en ait discuté, il est rentré à l’hôpital de Cadillac à côté de Bordeaux pour essayer de traiter ce problème, son problème. Et à la sortie de l’hôpital il est venu m’apporter un texte qu’il avait intitulé «  l’homme qui penche ».
Un récit âpre, sur la souffrance intérieure, sur l’isolement d’une fraternité absolue et essentielle où l’humanité de Thierry Metz apparaît intrinsèquement liée à son écriture.
L’homme qui penche se penche pour écrire, pour retenir, peut- être, ce qui était plus penché que lui. (T.Metz L’homme qu penche)
La parole, ici a la fragilité d’une brindille et en même temps, la puissance d’un arbre dont les racines puisent leur sève au plus profond de la terre.
De l’observation de ceux qui l’entourent, de leurs différences, de la souffrance qui émane de chaque être croisé dans ce lieu, Thierry Metz, avec une infinie retenue et une délicatesse de tous les instants, esquisse un miroir qui nous rassemble et sans doute nous ressemble. 
Comme toujours, chez lui, l’approche de l’autre dans sa fragilité de vivre est la matière même de son livre.
Il y a toujours quelqu’un dans le fumoir. Même ceux qui ne fument pas y viennent. Pour parler ou pour ne pas être seuls. Ce qu’on dit là évoque ou congédie, rapproche ou éloigne, croise des regards, creuse des instants comme on creuse une fosse. Chacun y enterre quelque chose, comme cette phrase en suspens et sans réponse de Sylvie : «  Pourquoi ne peut-on éviter ce qui arrive ? » (T.Metz L’homme qu penche)
J’envisage ce spectacle comme un voyage, de l’infime à l’infini, de l’indicible à la phrase la plus nue, vers le mystère de vivre ; en regard des vertiges et de l’ivresse qui nous habitent tous. 

En adaptant ce livre (qui n’est pas une pièce de théâtre) pour la scène, notre désir est d’être au plus proche de la sensibilité des mots de Thierry Metz.
L’adaptation se présente comme un spectacle transversal où texte images et musique se confrontent pour entrer en résonance. 
Les images nous permettent de pénétrer dans l’écriture de Thierry Metz, de fouiller à la fois son rythme, sa structure, de la donner à voir, à entendre et de jouer avec l’imaginaire du spectateur. 
Elles convoquent des visages, des corps, des paroles, là où les mots du livre nous les faisaient imaginer. 
L’image, telle les lambeaux d’une parole éclatée, voyage dans le spectacle. 
Une quinzaine de films courts rencontrent et croisent dans une 
sorte d’écho polyphonique le texte dit dans son intégralité par l’acteur sur scène.
La musique composée et jouée par Jean Jacques Franchin, accompagne par moment le texte, par moment les images et à d’autres instants se déploie seule dans « l’espace-temps » de la représentation.
Les images que nous avons tournées, ne sont en aucun cas les éléments d’un reportage sur l’internement psychiatrique. Elles tentent de saisir et d’approcher de manière sensible et plastique les matériaux contenus dans le texte même : les espaces où déambulent les patients, les visages, les corps, les regards croisés par le poète dans l’hôpital le temps de son hospitalisation.
Equipés d’un matériel de prises de vue léger nous sommes donc partis à la rencontre de  ces personnages, compagnons d’un instant de l’auteur. Nous les avons accompagnés en filmant leurs gestes, leurs activités, leur vie au quotidien, au cours d’un séjour dans le pavillon Régis du CHS de la Chartreuse à Dijon.
Des passages du texte ont été lus à des patients, des médecins, du personnel soignant, nous leur avons également demandé de lire eux-mêmes des passages de leur choix dans le livre. Contre point, contre chant, hors champ de l’écriture, leurs visages filmés en lisant, en écoutant, en réagissant, feront vibrer à l’intérieur du spectacle un autre espace de parole.
Entrer dans l’écriture du poète pour la porter sur scène en confrontant images et texte, nous obligent à éviter toute forme d’illustration et à construire un espace qui ne se réduise pas à un lieu de projection classique.
Comme la lumière, l’image doit prendre corps par les matières qu’elle traverse ou heurte sur scène (tissus noirs, papiers déchirés, objets manipulés par le comédien, voiles de forçage froissé, papier calque). Elle en épouse la forme, l’épaisseur, elle en prend la brillance ou disparaît dans son obscurité. L’image doit donc être libre, multiple, nomade, aux dimensions variables pour tour à tour traverser l’espace, le modeler, le déconstruire, être un va et vient incessant entre le plein et la nudité pour laisser toute sa place au texte dit par l’acteur Sylvain Thirolle et à la musique composée et jouée par Jean-Jacques Franchin.
En 1995, j’adaptai et créai au théâtre un autre texte de Thierry Metz : LE JOURNAL D’UN MANŒUVRE (ed. Gallimard), à la suite de ce spectacle, une amitié forte est née entre Thierry et moi. Comme je pratique autant la peinture que le théâtre, j’ai fait venir Thierry à l’atelier. 
Le désir de faire un livre ensemble, mêlant un texte à venir et mes travaux de peinture nous a semblé évident, comme le prolongement d’une conversation amicale. 
Un jour, en visite à l’atelier, il m’offrit un livre L’HOMME QUI PENCHE en l’ouvrant je découvrais cette dédicace : c’est un peu chacun de nous, Marc, entre le regard et la main. Un jour, espérons-le, il y aura un rapprochement dans les distances. »
C’est de cela qu’il s’agit pour moi dans cette création:  » ce rapprochement dans les distances ».
Peut-être est-ce, la fonction même du théâtre: établir une fraternité poétique autour d’une écriture et d’une parole.
Marc Feld

Thierry Metz
Thierry Metz a décidé de quitter ce monde le 16 avril 1997, épuisé de ne pouvoir résister aux cauchemars qui l’accablaient depuis un drame familial survenu en 1988. Né en 1956, à Paris, il s’installe à vingt-et-un ans avec sa 
femme Françoise dans une maison près d’Agen ; il exerce des travaux de manœuvre sur les chantiers pour gagner sa vie. C’est le soir et entre ses périodes de chantier qu’il se livre à l’écriture. Autre chantier que celui des mots, avec lesquels il construit un univers lumineux de simplicité et de justesse. 
Thierry Metz reste l’auteur de peu de livres, mais essentiels. De «Dolmen» (Cahiers Froissart, 1989) à «Terre» (Opales/ 
Pleine Page, 1997), tout juste neuf livres, tous nés de la nécessité de s’inscrire dans l’attachement et l’arrachement à 
la vie, de s’inscrire dans les tracés fragiles de gestes simples: ceux du maçon et du manœuvre, ceux de l’ouvrier agricole, ceux d’agent dans une bibliothèque (à ranger, à classer des livres) et ceux qui traversent tous les précédents et les reprennent, les gestes de l’écrivain. «Se pencher pour écrire, pour retenir, peut-être, ce qui était plus penché que lui.»


CRITIQUE / Article – 27/11/2008 JOURNAL 24H Ch

Les grands brûlés de l’alcool
théâtre – L’homme qui penche, à Vidy, module le journal de détresse de Thierry Metz avec force et poésie.

L’homme qui penche, sous le poids de la vie, est ici celui qui s’efforce de fixer sur le papier ce qu’il vit pour «ne pas perdre le fil». La première page de ce carnet de détresse est datée d’octobre 1996, au Centre hospitalier de Cadillac en Gironde, pavillon Charcot. La dernière s’est écrite le 31 janvier 1997. Thierry Metz a choisi de disparaître le 16 avril 1997. 
«Je dois tuer quelqu’un en moi, même si je ne sais pas trop comment m’y prendre», écrit-il au début de son sevrage. Et plus loin: «J’essaie, à ma manière et plus simplement, de faire entrer l’homme que je suis devenu dans la maison de la rencontre et de la réparation. » On ne saurait mieux dire, en mots émaciés «le plus possible», puisque la réparation éventuelle va passer par la rencontre, avec soi-même autant qu’avec les autres. Dans ce lieu clos, en pyjama réglementaire, dans un «va-et-vient de petites choses», chacun erre autour de lui-même, tous «plus ou moins endormis» par les anxiolytiques, Mady toute maigre avec sa «simple petite rose du regard», Denis aux ailes brisées qui se bourre de biscuits sans grossir, ou Bernard, Mickey, Raymonde cherchant «un habitant qui n’est plus dans la maison». Sur la trame de ce désarroi quotidien, Thierry Metz ressuscite la vie par ses mots qui chantent et gémissent en alternance, sans lyrisme exalté ni sans pathos. 
Or c’est avec la même élégance blessée, aussi délicate qu’incisive, que Sylvain Thirolle habite le verbe et la présence de l’écrivain, en complicité parfaite avec l’accordéoniste Jean-Jacques Franchin. Dans une mise en scène et une adaptation de Marc Feld, L’homme qui penche restitue admirablement, avec un excellent contrepoint de l’image et du verbe, la matière existentielle et poétique arrachée par Thierry Metz au silence et à la peine. Rien d’édifiant ni de complaisant non plus dans l’échec, comme si la soif persistante en désignait une plus fondamentale, dont rien n’est dit au demeurant…
JEAN-LOUIS KUFFER

 


Production : 
A.C.S.V – Théâtre du 
Maraudeur
Coproduction : 
Théâtre Vidy-Lausanne 
Espace Jean Legendre – Théâtre de Compiègne 
Itinéraires Singuliers 
Compagnie KAO
Avec le soutien de 
la DRAC Bourgogne 
Conseil Régional de 
Bourgogne, 
Conseil général de Seine 
et Loire
Remerciements : 
CHS de la Chartreuse de 
Dijon 
Editions Pleine Page 
Françoise Metz

 

Pour Elvin Jones

La Tête dans les étoiles

La répétition des erreurs

D’après : « La Comédie des erreurs »

De William SHAKESPEARE

Adaptation et textes additionnels : Claude DUNETON
Et “La raison”
De Pascal Quignard

Conception et adaptation pour la scène : Marc FELD et Claude DUNETON
Mise en scène MARC FELD
Scénographie JEAN MARC STEHLE

Assisté de CATHERINE RANKL
Costumes et Accessoires ARIELLE CHANTY

Assisté de JUSTINE VIVIEN et BRUNO JOUVET
Lumière DENIS MONMARCHE
Musique RICHARD AXON

Bande son enregistrée : Richard AXON (violon), Gérard BARREAUX (accordéon)
Créateurs vidéo JEAN JACQUES N’GUYEN et MARC FELD

Montage VINCENT MOUTOT

Avec 

PAULA ASCENSAO

RICHARD AXON

JACQUES BONNAFFE

NATACHA CASHMAN

JACQUES DENIS
FABRICE LOTOU

BERNARD MENEZ

EMMANUELLE RAMU

SYLVAIN THIROLLE

GAËTAN VASSART

 

La répétition des erreurs est une comédie au tragique intégré. Elle évolue dans un monde qui se défait, qui rate son coup, qui s’inonde de solitude, mais joyeusement, en vaudeville, dans le rire, les éclats de la farce qui anime perpétuellement le monde… Un monde qui s’écroule dans ses illusions, trébuche sur ses imperfections, sur sa quête d’identité, se roule dans sa philosophie et tente finalement de rassembler des images incohérentes à la lumière de sa raison misérable. Le spectacle voyage, il mêle deux textes d’époque et de styles différents, il fait face aux anachronismes et à la confusion des genres. Il donne l’assaut à des moulins à vent. Il est bâti sur des ruines toutes neuves, « des balbutiements de ce qui à été », en même temps que la vie qui pousse, qui fait « la matière de nos rêves » ; Céline à dit : « point d’art possible sans danse avec la mort ».
Claude Duneton

Crissement de larsen, la costumière s’affole. Le metteur en scène relit ses notes, la traduction est presque finie, le spectacle pratiquement « au point ». Le rythme de la répétition ultime s’emballe, comme celui de la première farce de Shakespeare, La Comédie des erreurs. Imbroglios de couples de jumeaux, de maîtres, de valets et de familles dispersées lors d’un naufrage, déluge originel, la comédie agitée confine sans cesse aux lisières de la folie. Le grand Will y dépeint les mésaventures du marchant Egeon, aidé de son fils Antipholus et du valet de celui-ci Dromion, à la recherche de son deuxième garçon, qui se prénomme également Antipholus, et qu’accompagne un valet du même nom de Dromion. De quoi devenir fou. Claude Duneton adapte l’œuvre pour des tréteaux presque forains ; spectacle en chantier avec retournements, coups de théâtre, jeux de miroirs et mises en abîmes perpétuelles, quiproquos enfilés en poupées gigognes et dérapages peu contrôlables.
Marc Feld, avec la précision chirurgicale d’un horloger, organise la débâcle vaudevillesque et shakespearienne, dans laquelle il injecte La Raison, texte de Pascal Quignard qui intervient « en contre-point, en contre-chant. » L’écrivain contemporain évoque les recherches d’un philosophe errant dans la Rome antique, interrogeant le trafic d’influences de la lucidité sur toute action humaine. « Nul n’est bon volontairement » conclut-il. Ses questionnements acculeront l’homme à se trancher la gorge, armé d’un miroir. Dans les décors de Jean-Marc Stehlé, alliant ruines mouvantes et projections d’actuels ports méditerranéens, les catastrophes émaillent le déroulement de la fausse répétition. La folie gagne le plateau comme les esprits, et les temps s’entrechoquent. De la farce élisabéthaine à l’essai de Quignard, les échos se répercutent et se répondent, telles des toiles de maîtres du XVIe et d’aujourd’hui présentées dans une même exposition.
Pierre Note

 

Jeux de pleins et de vides sur la scène de notre temps

« Il est enfin un exemple d’espace plein, celui de La Répétition des erreurs dessiné par Marc Feld et son scénographe Jean-Marc Stélhé pour un spectacle réunissant les textes de La Comédie des Erreurs de Shakespeare et La Raison de Pascal Guignard. Cette adaptation fait part ostensiblement du travail de réflexion que suppose la mise en œuvre du texte théâtral. La représentation de ce spectacle commence tandis que le public prend place dans la salle. Sur la scène, un grand échafaudage, les fausses ruines d’Éphèse, un écran de cinéma et des gens qui s’affairent : là, un technicien qui range une cloison encombrante, ici une costumière qui repasse ; on entend des coups de marteaux, de perceuse, les projecteurs s’affolent, les lumières sautent. Après avoir arpenté les allées de l’auditoire pour demander à l’une des ouvreuses si le spectacle peut commencer, Bernard Menez interprète du duc, de Luce, du Docteur Pinch et avant tout du metteur en scène de La Comédie des erreurs improvise en guise de prologue : « vous allez assister à un filage, commence-t-il. Nous avons besoin de voir ce que la pièce donne dans son décor. Celui-ci, poursuit-il avec ironie, se fonde sur la thématique de la ruine qui a fait l’expérience de la modernité. » Puis il cite un extrait des Orientales de Victor Hugo dont il dit s’être inspiré pour bâtir son univers scénographique… Le public est ensuite amené à assister à un spectacle en chantier, un théâtre qui se met en abyme pour mieux illustrer les jeux de quiproquos, les imbroglios et débrouiller l’écheveau de l’intrigue.
Cet espace est volontairement plein parce qu’il est habité de plusieurs textes et surtout, de toute la vie du théâtre : la pièce et les comédiens en premier lieu, le metteur en scène en second, avec son décor en miniature à l’avant-scène, puis le public (qui à un moment donné fait office de rampe quand, après une coupure de courant, la « répétition » se poursuit sous l’éclairage de lampes torches), enfin les costumiers, les techniciens du son, de l’image, des lumières. Dans sa note d’intention, Marc Feld dit bien avoir voulu « [montrer] le théâtre en train de se fabriquer […] [sans qu’il en perde] sa part de mystère et de rêve ». D’où le choix de cet « objet théâtral curieux » qui tout en donnant à voir des images de ports méditerranéens anciens ou en construction, pose l’art théâtral comme carnet de voyages, boîte de Pandore où l’illusion maîtresse autorise toutes les audaces interprétatives.
Estelle Rivier

Télécharger le programme du spectacle / Théâtre National de Chaillot >


Production
Théâtre National de Chaillot, 
Le CADO – Centre National de Création d’Orléans, 
L’Espace Jean Legendre, Théâtre de Compiègne, 
La Compagnie du Théâtre du Maraudeur
.
Avec la participation artistique du JTN

 

Un magicien

Mise en scène : Marc Feld
Conception et écriture spectacle : Marc Feld et Jean-Jacques Nguyen
Texte : Zéno Bianu
Musique originale : Jean-Christophe Feldhandler
Scénographie : Jean-Jacques Nguyen
Réalisation films : Franck Cuvelier, Marc Feld et Jean-Jacques Nguyen
Montage-films : Vincent Moutot
Création magique : Pierre Edernac
Instruments originaux : François Baschet
Conception lumières : Denis Monmarché
Conception son : Jean-Paul Duché
Machinerie : Philippe Charles
Production film : Atlantic télévision
Conformation : Société Zygote


Avec
Pierre Edernac, magicien
Robin Renucci, comédien
Jean-Christophe Feldhandler, musicien


Régie image : Virginie Watrinet
Régie son / Régie lumière :
Denis Monmarché et Jean-Michel Hugo
Régie plateau : Philippe Charles

 

Oukéti ? Oukéti ?

Les cartes à jouer du magicien Pierre Edernac sont de celles qui ont au moins trois faces : elles sont magiques. Sur la première on projette un film, le portrait de l’artiste en jeune Maharadjah, le front ceint d’un turban flamboyant les yeux ourlés de khôl, ses premières leçons dans la boutique du marchand de mystères Karoly, depuis l’enfance jusqu’aux portes des Indes… Sur la seconde, les phrases à double-fond du poète Zéno Bianu, un monologue «en rupture de boussole» interprété par l’acteur Robin Renucci… Sur la troisième, le magicien au sommet de son art, égaré le temps d’un tour de prestidigitation entre réalité et fiction, sorti de l’écran comme on revient du passé… Un château de cartes où le temps se mélange où la réalité perd pieds devant le rêve de Pierre Edernac : «Croire pour faire croire», un lieu improbable où une partie du public est lui-même aux premières loges du plateau et où s’invente un espéranto du merveilleux contemporain, «pour partager les secrets, parce qu’un secret, cela ne se dit pas».
« L’acteur est l’autre magicien, celui qui fait aux mots ce que l’artiste fait aux objets. Sans cesse, il se re-présente (peut-être, du reste, changera-t-il de nom à chaque séquence ?) : toujours même, toujours autre. Il a une fonction de rappel, entre le débit d’un Monsieur Loyal et la scansion d’un griot. Il est celui qui, par la parole, relie le magicien aux spectateurs. A la fois chaman et enfant, il joue avec la science et sa formidable charge poétique. Il est la voix qui dit le mystère du monde.» Marc Feld « J’ai en mémoire les musiques foraines avec leurs instruments singuliers : le piano-mécanique, la scie musicale, la grosse caisse avec cymbale, le glocken-spiel… Un univers sonore dérisoire et magnifique.»
Jean Christophe Feldhandler, compositeur de la musique de scène

 


Production : Festival d’Automne à Paris, 
Théâtre 71 – Scène Nationale de Malakoff
, Théâtre des Salins – Scène Nationale de Martigues
, Espace Jean Legendre, 
Théâtre de Compiègne, 
A.C.S.V. -Théâtre du Maraudeur
, Atlantic télévision
Avec l’aide du Centre des Arts du Cirque de Basse-Normandie
Avec le soutien 
de la DRAC Ile-de-France

 

Une fois un jour

Création le 22 janvier 2002 : Espace Jean Legendre (Compiègne)
D’après le livre UNE FOIS UN JOUR (Non ora, non qui) de Erri de Luca
Mise en scène : Marc Feld
Adaptation et scénographie : Marc Feld et Jean-Jacques Nguyen
Réalisation film : Jean-Jacques Nguyen et Marc Feld
Musique originale : Gérard Barreaux
Conception lyrique, recherche musicale : Sylvia Marini
Création lumière : Denis Monmarché
Conception son : Etienne Bultinger
Régie image : Virginie Watrinet


Avec
Fabio Alessandrini : comédien
Gérard Barreaux : accordéon
Sylvia Marini ou Florence Villevière : chant, voix

 

Le livre de Erri De Luca “Une fois, un jour”, décrit l’enfance napolitaine d’un narrateur âgé d’une dizaine d’années.
Il relate également les vicissitudes d’une famille issue de la bourgeoisie déchue de l’après guerre qui lutte âprement pour retrouver son confort matériel et sa dignité.
Entre l’impossibilité du souvenir et les territoires de l’enfance, l’écriture abrupte et fière de Erri de Luca trace loin de toute nostalgie les récits d’une initiation. Initiation où la ville de Naples (son histoire, sa culture, ses traditions, ses personnages), agit comme une lueur dans la nuit de la mémoire et en fait le personnage principal du livre.
Nous voulons continuer d’explorer dans cette création les rapports que des écritures différentes peuvent entretenir avec la parole, la mémoire, l’identité et le spectacle vivant. Nous voulons tisser autour du livre une écriture scénique qui mêle hors de tous collages, images filmées, images d’archives, chants lyriques et populaires (Bellini, Donizetti, Rossini, airs napolitains), musique de scène originale et théâtre.
Marc Feld

Écrivain unique dans le paysage littéraire italien, Erri De Luca a commencé relativement tard à publier mais il n’a cessé d’écrire depuis l’âge de vingt ans. Maçon par choix et par orgueil (« Un orgueil, dit-il en souriant, qui s’est évaporé avec ma sueur »), il a refusé le statut plus facile d’intellectuel contestataire auquel auraient pu le conduire ses amitiés soixante-huitardes. Aux chapelles complaisantes, il a préféré les chantiers de la banlieue parisienne, de la Tanzanie, puis des faubourgs de Rome où il vit.
René de Ceccatty,
Le Monde, 22 mai 1992

 


Production : Espace Jean Legendre, Théâtre de Compiègne
Coproduction : Teatro di Fabio – ACSV-Théâtre du Maraudeur – Espace Malraux, Scène Nationale de Chambéry – Scène Nationale de Martigues – Festival Théâtral de Coye-La-Forêt – Festival Sons d’Hiver – Le Théâtre- Scène Nationale de Narbonne – Scène Nationale de Vandœuvre-Les-Nancy.
Avec le soutien du Ministère de la Culture et de la communication – DRAC-PICARDIE, du Conseil Régional de Picardie, du Conseil Général de l’Oise et de la ville de Compiègne.

 

La ferme du Garet

LA FERME DU GARET de Raymond Depardon
Mise en scène Marc Feld

Création mondiale Festival d’Automne à Paris 1998 à La Manufacture des Œuillets à Ivry

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Le lumbago chez Baudelaire

Vie de famille

De Jean-Pierre Drouet

Textes de :

Louise LABE (1555) : Sonnet I « O beaux yeux bruns…
« 
Texte populaire roumain  » : Charme pour le retour d’amour »

Gherasim LUCA : Poème

Christophe TARKOS : extrait de « Caisses »

Junichiro TANIZAKI : extrait de « Eloge de l’ombre »

Blaise CENDRARS : citations de Ste Thérèse d’Avila dans « Le lotissement du ciel »

Jean Charles FRANCOIS : d’après sa thèse « L’instrumentiste créateur »

Rainer Maria Rilke : Poème

Ensemble Aleph
Dominique Clément : clarinette
Sylvie Drouin : piano, synthétiseur, accordéon

Monica Jordan : voix

Françoise Matringe : piano

Christophe Roy : violoncelle
et

Jean-Charles François : percussion

Lumière : Pascal Bondu

Son : Alain Brasseur

Régie : Frédéric Lemarchand

Chargé de production Aleph : Agent double

Mise en scène : Marc Feld
Production : Ensemble Aleph

 

Réunis, les six musiciens constituent la famille dont cette pièce va décrire la vie, mettant en scène différents caractères, ainsi que les relations entre eux. Tout cela étant imaginaire, naturellement ! Il ne s’agit pas de faire le portrait réel des musiciens : c’est une fiction, une « pièce de théâtre ».
J’ai demandé à chacun des membres de cette « famille » de choisir des textes qui leurs tiennent à cœur, sur lesquels je construirai les différents personnages et leurs rapports, sous toutes sortes de formes musicales allant du solo au quintette. Je me réserve le sextette pour des interludes fondés sur mon propre choix de textes, qui interviendront régulièrement, comme des photos de famille.
L’ensemble de la pièce pourra se jouer d’une traite, ou par épisodes, ou par extraits considérés comme pièces de concert.
Il n’y aura pas de style musical défini, mais plutôt le résultat d’un vécu sonore quotidien, incluant chanson, bruits, musique sérieuse, variétés, parole, jazz etc…
Nous souhaitons éviter décors et accessoires lourds, rester près de l’aspect d’un concert, mais travailler beaucoup sur le comportement des musiciens-acteurs, sur la qualité vocale et gestuelle de chacun, et sur la présence abondante de petits objets familiers ou inconnus, musicaux ou inutiles.
Il y aura plusieurs versions lumières , de très recherché à très simple, car nous voulons pouvoir jouer cette pièce à peu près n’importe où, sans dépendre d’une technique sophistiquée réservée à des lieux d’élite.
Jean Pierre Drouet

« Et toute la vie, on attend que ça vous fasse une vie ».
Samuel Beckett

Débusquer l’invisible

Au théâtre, j’essaie de plus en plus de m’approcher de ce qu’il y a derrière. Derrière les mots, derrière les corps, derrière les gestes. 
Débusquer l’invisible.
 Ce qui est intéressant à mon sens ce n’est pas ce qui est dit, mais plutôt ce qui se tait, ce qui reste enfoui; entre conscient et inconscient entre désir et frustration.
L’énigme magnifique et pitoyable de nos vies derrière le visage de chaque jour.
J’ai trouvé dans « VIE DE FAMILLE » de Jean Pierre Drouet une thématique qui m’est proche et une matière dramatique formidable pour un théâtre à faire , à inventer.
Aventure.
Nous avons tenté avec l’Ensemble Aleph de créer une scénographie où les gestes et les sons, en se mélangeant, reproduisent une sorte de vécu familial quotidien théâtralisé par la musique.
Un inventaire non exclusif d' »une vie de famille » entre rêve et réalité.
Marc Feld


Avec le soutien de : E.N.M.D d’Evry Ville Nouvelle, Adami, FCM, SACEM,  Spedidam, Conseil Général du Val de Marne, DRAC Ile de France, Théâtre Dunois.
Création Paris, Théâtre Dunois – Octobre 1999.

 

Le Retour du Martinet

Idée : Pierre Cleitman
Mise en scène : Marc Feld
Avec Pierre Cleitman, Christian Schuppli et Michi Studer

Texte : Pierre Cleitman et Marc Feld.
Traduction allemande : Christian Schuppli
Marionnettes et décor : Christian Schuppli
Musique : Pierre Cleitman
Création vidéo: Alexander Hagmann
Création lumière : Denis Monmarché
Technique et création son : Michi Studer
Assistante marionnettes et décor : Diana Fahrner
Assistante de production : Franziska von Blarer
Affiche : Kerstin Lorenz

 

« Martinet aux ailes trop larges,
qui vire et crie sa joie autour de la maison […]
Il n’est pas d’yeux pour le tenir.
Il crie, c’est toute sa présence.

l’été de la longue clarté il filera dans les ténèbres
par les persiennes de minuit.“

René Char

 

Le Retour du Martinet
une fantaisie ornithologique

Monsieur Louis, un habitué du café-bar « Il Rondone » de Portofino, va vivre sous nos yeux pendant un an la vie du plus banal, et en même temps du plus extraordinaire de tous les oiseaux: le martinet.
Un martinet qui nous entraînera dans un surprenant voyage en altitude, des fins fonds de la brousse du Kenya jusqu’à la banlieue industrielle de Milan, en passant par les flots du Danube et les Pyramides du Caire!

Le point de départ…
Récemment, Pierre Cleitman me fit entendre sa toute nouvelle „mini-conférence extravagante“ sur cet oiseau étrange qu’est le martinet: l’histoire d’un voyage en altitude, passant au-dessus du delta du Nil, puis du delta du Danube, puis du delta du Pô… Conférence qui se termina en musique sur une chanson italienne des années 30 „ Blu Canari“, accompagnée à l’accordéon.
Depuis j’étais définitivement conquis et sous le charme du martinet…
C’est cette « mini-conférence extravagante », en fait un petit conte humoristique et musical, qui constitue le point de départ du nouveau projet Vagabu pour la saison 2006/2007. Et comme avec „Kratochvil“, dernière production et grand succès de Vagabu, une version en langue allemande aussi bien qu’une version en langue française sont prévues d’emblée.
C’est un grand plaisir pour moi que le travail créatif commencé avec Pierre Cleitman et Marc Feld trouve ainsi une suite. La collaboration avec Alexander Hagmann, créateur de film, est quant à elle une première, envisagée depuis longtemps. Cependant j’ai dû attendre „le retour du martinet“ pour la concrétiser… On attend impatiemment son arrivée à Bâle, comme chaque année, au mois de mai!
Christian Schuppli

Pierre Cleitman
Auteur, musicien, comédien, conférencier.
Après des études de philosophie à la Sorbonne il découvre, lors de l’été torride 1976, les plaisirs conjugués du théâtre et de la musique. Apprentissage autodidactique de l’accordéon.

Marc Feld
Metteur en scène, peintre, auteur, magicien, acteur, réalisateur.
Après avoir dirigé de nombreux ateliers sur le travail de l’acteur pour professionnels et amateurs, il crée sa compagnie, „Le théâtre du maraudeur“, animé du désir de tisser des liens entre différentes disciplines artistiques et de favoriser les rencontres entre écrivains, plasticiens, danseurs, musiciens, photographes et cinéastes.

Christian Schuppli découvre à l’age de 11 ans sa passion pour le théâtre des marionnettes. Après un temps d’apprentissage et d’engagement fixe au théâtre des marionnettes de Bâle comme assistant de Ricco Koelner, il choisit le chemin de l’ indépendance. Dans son atelier sont nées jusqu’à présent une bonne trentaine de créations et productions.

Michi Studer a travaillé comme éclairagiste et technicien de plateau, il s’est spécialisé depuis quelques années dans le travail du son et de la musique. Dans Le Retour du Martinet il joue le rôle de Morizio, le barman, qui est en même temps marionnettiste et responsable, sur le plateau, de la lumière et du son.

Alexander Hagmann travaillait d’abord dans un laboratoire d’industrie chimique, puis il a étudié l’agronomie pour enfin devenir créateur de film et vidéo. Ils a réalisé des films scientifiques et documentaires dans les domaines de la nature, de l’écologie et de l’histoire. Plusieurs films ont été montrés sur ARTE et SFDRS. Il est en train de réaliser un long documentaire sur August Kern, pionnier du film.

Figurentheater Vagabu
L’ensemble Figurentheater Vagabu a été fondé en 1978 par Maya et Christian Schuppli, qui en est actuellement le directeur. C’est un ensemble indépendant sans théâtre propre mais avec un atelier et une scène pour les répétitions, à Riehen près de Bâle. Il se caractérise par son plaisir d’expérimenter, de composer et de créer de nouvelles techniques, de nouveaux types de marionnettes et d’intégrer dans ses productions la danse et la musique. Le Figurentheater Vagabu utilise les moyens et les techniques les plus divers du jeu de marionnettes en combinant masques et marionnettes avec la musique, la danse et le jeu théatral.
En 1997 le Figurentheater Vagabu a obtenu le prix de la culture de la commune de Riehen.
En 2005 Vagabu a organisé pour la troisième fois le FigurenTheaterFestival Basel, un festival international de la marionnette.

 


Production : Figurentheater Vagabu
Cette production a été réalisée en collaboration avec Le CCN – Théâtre du Pommier, le Théâtre de la Poudrière et avec le soutien du Gemeinsamer Fachausschuss Theater und Tanz in der Region Basel, de la commune de Riehen, de Pro Helvetia, du Migros-Kulturprozent Zürich, de la Genossenschaft Migros Basel, de la fondation Ernst Göhner Zug, de ktv/atp, de l’Express et de nombreux donateurs individuels.

Premières :
Version française : 27 octobre 2006, Théâtre de La Poudrière Neuchâtel.
Version allemande : 5 novembre 2006, FigurenTheater St.Gallen.
Durée de la représentation : 55 Minutes.

Remerciements à Chantal Facon, Maya Schuppli et au Théâtre du Maraudeur


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Kratochvil

D’après la bande dessinée de Nicolas Mahler

Mise en scène : Marc Feld
Idée et marionnettes : Christian Schuppli
Musique : Pierre Cleitman
Lumière : Denis Monmarché, Michael Studer
Technique : Michael Studer
Affiche : Nicolas Mahler
Photos : Claude Giger

Avec
Pierre Cleitman
Philippe Minella
Christian Schuppli

 

Kratochvil – hier tout était normal

Kratochvil – le nom, d’origine tchèque, est assez répandu en Autriche – travaille à l’usine. Un beau jour il se retrouve, sans savoir comment ni pourquoi, au beau milieu d’un paysage inconnu et désert, livré à lui-même et aux caprices d’une nature hostile. Tel un nomade solitaire, il erre dans une région abandonnée, loin de toute civilisation. Que lui est-il arrivé? Est-il mort? Au ciel? En enfer? Loin de son environnement habituel, il se sent en tout cas complètement perdu. Et sans cesse la même pensée lui revient à l’esprit, obsédante: «Comment vais-je trouver du travail ici?» Une valise abandonnée portant l’inscription NASA, devient son seul et unique compagnon. Il a peur d’établir une relation avec les arbres, et de redevenir ainsi une espèce d’ «enfant sauvage». Parfois il se laisse aller, et dans sa solitude, devient presque heureux! Il s’amuse à sauter dans une flaque d’eau, à regarder vivre, et mourir, un ver de terre … Pris d’un accès soudain de mégalomanie, il va même jusqu’à s’ériger une statue. Et quand, à la fin du voyage, et des épreuves, il retrouve la civilisation, et sa place dans l’usine, il constate que rien n’y a changé, que «tout est comme avant». Mais ce qui lui est arrivé en chemin, il ne le racontera à personne!
«Kratochvils Welt», bande dessinée de Nicolas Mahler a été publié d’octobre 2001 à janvier 2002
en épisodes quotidiens dans le Frankfurter Allgemeinen Zeitung. Une version française, réunissant l’ensemble des épisodes, a ensuite été éditée par «L’Association», à Paris, en 2002.
Texte et dessins y sont d’une force et d’une poésie peu communes. Il s’agit d’une satire, menée
sur un mode grotesque, de la vie civilisée post-moderne. Satire qui se prête admirablement bien à une adaptation théâtrale, pour un théâtre de marionnettes, qui serait aussi un théâtre d’objets…


Premières :
Version allemande : 7 février 2003, FigurenTheater St.Gall (Suisse).
Version française : 21 novembre 2003, Théâtre du Passage Neuchâtel.
Durée de la représentation : une heure.

Cette production a été réalisée avec le soutien du Gemeinsamer Fachausschuss Theater und Tanz
in der Region Basel, de la commune de Riehen, de la Gesellschaft für das Gute und Gemeinnützige GGG Basel, du Migros-Kulturprozent Zürich et de nombreux donateurs individuels.


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